La création de l'objet livre

Au Moyen-Age, on utilisait le parchemin, c'est-à-dire des peaux d'animaux (moutons, chèvres,..) comme support d'écriture. Ces peaux recevaient un traitement spécial par des parcheminiers pour qu'on puisse écrire dessus.

Pour commencer, on trempait ces peaux de bête dans de la chaux (oxyde de calcium) puis on les grattait avec un couteau, des deux côtés, afin d'enlever les derniers poils ou le reste de chair ou de graisse.  Puis les peaux  étaient séchées et amincies à l'aide de pierres ponces et enfin recouvertes de poudre de craie. On découpait ensuite un grand rectangle dans les peaux ainsi traitées et on pliait les feuilles de façon à obtenir le format souhaité. On obtenait ainsi ce qu'on appelait un cahier.
En cousant plusieurs cahiers ensembles, on obtient ce qui s'appelle un codex. C'est le nom que l'on donne au livre au Moyen-Âge.

A l'époque, le livre coûtait très cher. Il était écrit à la main par des moines (on appelait aussi ces livres des manuscrits : du latin «manus», main, et «scriptum», écrit), c'était un travail très long. Un bon copiste ne pouvait pas produire plus de deux cent lignes à la journée . Un moinde travaillait environ deux mois et demi pour un livre de quatre-cent pages.

Les moines-copistes recopiaient les textes (La Bible, textes antiques, textes de loi). Ils utilisaient un roseau taillé en pointe ou une plume d'oie .

Page de garde du Roman du Graal de Chrétien de Troyes (enluminure)
Page de garde du Roman du Graal de Chrétien de Troyes (enluminure)

Les moines-enlumineurs s'occupaient des dessins, de la décoration des pages.
Les enluminures sont des dessins aux couleurs vives qui illustrent les pages : personnages, animaux, plantes...

Ces moines réalisent aussi des lettrines (lettres ornées) ou des scènes représentées à l'intérieur des initiales : c'est ce qu'on appelle des lettres historiées.

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Représentation d'un scriptorium : on y voit un copiste, un moine posant une couverture...
Représentation d'un scriptorium : on y voit un copiste, un moine posant une couverture...

Les moines-relieurs assemblaient les pages et s'occupaient de la couverture. Comme le livre était rare et précieux au Moyen Âge, il fallait bien le protéger. Le relieur cousait les cahiers sur des lamelles de cuir, puis il plaçait le tout entre deux planchettes de bois recouvertes d'étoffe ou de cuir. Des livres très précieux pouvaient avoir une couverture en argent, en ivoire... Tous ces moines travaillaient dans une salle du monastère appelée scriptorium.

Parfois, les moines grattaient un manuscrit pour pouvoir l'effacer et pouvoir réutiliser le parchemin pour un nouvel écrit. On appelle les parchemins qui ont été réutilisés des palimpsestes.

Ce n'est qu'au milieu du XVème siècle, avec l'invention de l'imprimerie par Gutemberg, que les livres imprimés vont succéder aux livres manuscrits. Beaucoup plus rapides et moins coûteux à produire, ils permettront une diffusion rapide et plus populaire du livre.